Il y a toujours eu ce bruit, dans tes oreilles. Le ronronnement du moteurs, du souffle de la clim ou du vent qui passe dans l'habitacle car les vitres sont baissées que je ressentais, à travers les portes de la voiture. J'avais pris l'habitude de ça, partir de ville en ville, être une solitaire mais pas vraiment car ma famille m'entoure. A chaque voyage, je prenais mon journal intime pour écrire tout ce qui m'arrive. Et en ce moment même, me voilà plongeant mon regard vert dedans, crayon à la main...

Premier écrit;

Cher journal,

je dois tout de suite mettre les choses au clair, faire un journal c'est un peu ridicule pour moi voir peu prudent. Un carnet dans lequel vous marquez vos secrets les plus intimes ? Et s'il venait à tomber entre de mauvaises mains hein ? Votre destruction suivie de votre mort sociale sera alors toute proche avec mes frangins. Mais bon d'après mes soeurs, il parait que ça serait une bonne idée que je mette mes pensées sur papier pour "y voir plus clair, me retrouver et m'aider à surmonter mes problèmes". Oui, c’était exactement leurs mots. Je n'avais pas pour habitude inébranlable de faire tout ce que me disaient mes soeurs même si j'essayais de les rendre fière de moi mais après tout même si je trouvais cette idée de journal intime vraiment nulle, ça ne me coûtait rien d'essayer non ? Alors voilà, je suis en train d'écrire avec un stylo à encre sur ce cahier tout neuf avec ses belles pages blanches toutes lisses. Non mais qu'est ce qui me prends ? Je rêve ou je suis en train de parler de pages lisses ? J'ai l'impression d'être une vraie fille! Désolée mais j'ai horreur de me laisser distraire par des futilités tu le verras vite. PJ prétendait que c'était parce qu'au fond de moi j’étais fragile et sensible, que j'avais l'air si perfectionniste et si obsédée par la perfection. Mais passons...

Second écrit;

D’accord, j'ai menti. Je suis désolée et en plus j'ai mis plus d'un moment à le reconnaître. Non mais regardez moi, je suis en train de présenter mes excuses à un stupide cahier (pardon pour ça aussi), il y a vraiment quelque chose qui cloche chez moi. Je n'arrive pas à me dire que Drew, mon frère aîné nous aient quitté. Voilà c'est dit. C'est pour cette raison que ma famille m'a conseillé de mettre au clair ce que je ressentais grâce à ce cahier. Mais l'autre fois j'ai... Je sais pas je n’ai pas pu le dire vraiment. Il est vrai que cela fait remonte à plusieurs mois maintenant mais... Je m'en veux terriblement. Si j'avais fait lus attention, si je n'étais pas partie seule pour  cette chasse comme une gamine qui veut prouver sa valeur à son paternelle, Raven et Drew ne seraient jamais venus me chercher et m'aider...Une histoire sordide me direz-vous, mais hélas habituelle quand on est une famille de chasseurs de génération en génération. C'est notre héritage familial. Je suis née 1 an après Raven à Glasgow. Nous sommes 6 enfants et tous entraînés pour lutter contre le mal. On était pas à plaindre mais parfois la vie normale me manque. Cet héritage peut peser. Je me dis que tant que j'ai ma famille, je peux tenir mais cette perte m'a donné un grand coup derrière la tête.

Je préfère craquer sur un journal et me montrer forte. J'ai un manque. C'est comme si j'avais un vide, un gouffre qui s'était ouvert dans ma poitrine. Et quand je ris, quand je souris ça ne dure qu'une seconde avant que mon rire, mon sourire ne soient engloutis pour ce gouffre si profond lorsque je croise une famille unie. Il ne fait pas mal, il est juste là, aspirant tout ce que je pourrais ressentir en quelques instants. La joie, le chagrin, la culpabilité, la colère, le désespoir. Est-ce que ça fait de moi un monstre journal ? De ne pas pouvoir être triste ? Mais est ce que je ne suis en effet pas triste ou est-ce ce gouffre qui m'empêche de ressentir quelque chose ? Mes larmes coulent mais je ne sens rien, je ne suis rien. D'ailleurs excuse-moi pour les traces de larmes sur le texte. En y repensant je fais tellement fille en t'écrivant, tiens ça me fait rire...

troisième écrit ;

Cher journal,
excuse moi pour cette longue absence... J'imagine que j'avais besoin de réfléchir à propos de tout ça, seul. tourner la page et avancer même si cela reste toujours difficile. Le gouffre est toujours là mais je le sens beaucoup moins. C'est comme s'il s'estomper peu à peu. J'arrive à rire, à sourire, à me mettre à colère ou à être con sans que ce vide n'aspire tout. C'est le signe que je vais mieux tu penses ? Je l'espère. J'avance, je tourne la page peu à peu ou je me voile la face, je ne sais pas trop. Ecrire m'a fait du bien. J'essaye de vivre le plus normalement possible. J'essaye toujours de racheter ma faute envers mon père qui m'en veut je le sais. Mais j'essaye aussi d'être forte pour mes frères et soeurs. A dire vrai, je m’entraîne beaucoup pour honorer la mémoire de Drew. Comme lui, je m'entraîne encore plus au combat et aux maniement d'armes et je me débrouille pas mal. Parfois je m'échappe pour aller sauver des innocents seule. Peut être est-ce pour avoir se frisson du danger et pour me sentir plus vivante ou pour me dire intérieurement qu'ainsi m'a famille ne craint rien si je prends les devant et sns foncer tête baissée comme je l'ai fit par le passé.

Quatrième écrit;

Cher Journal,

Nous voici arrivé à Fate Hill, une île au large de Portland. Maman, nous a déjà raconter l'histoire de cette île. Il est toujours bien d'avoir toutes les infos et être préparé. J'ai décidé d'avoir mon propre appart et un job humain pour m'éloigner un peu du foyer. C'est juste pour souffler un peu seule et surtout ne pas sentir son regard méprisant sur moi. Ma relation avec notre père est tendue. J'ai beaucoup à prouver avant qu'il change d'avis sur moi. Ou peut être qu'il ne le fera jamais. A vrai dire, nous en avons jamais parlé tous les deux. Me voilà donc dans cette nouvelle ville prête à aider ceux qui en ont besoin et surtout prête une bonne fois pour toute à trouver qui je sui vraiment, à accepter mon passé, mes erreurs. Y arriverai-je?

uc.