La maire s’installa sur la petite estrade et régla la hauteur du micro rapidement. Elle était pleine d’assurance, comme toujours. Même si ce soir, son sourire, habituellement toujours collé sur son visage, était absent.

Cette soirée était une tradition de Fate Hill depuis des années déjà. Le jour de la gentillesse était l’une des fêtes les plus importantes pour l’île et elle avait tenu à la maintenir malgré les circonstances bien sombre de cette année. L’île était un coin calme. Il l’avait toujours été, enfin presque. Les habitants avaient fini par s’habituer à cette tranquillité, à cette sécurité ambiante alors la nouvelle des disparitions avait été un terrible choc pour tous. Depuis deux semaines, les recherches se succédaient. Des battues étaient organisées partout. Dans les bois, sur les falaises, et chaque petites criques secrètes étaient visités par la police à bateau. Les trois disparus restaient introuvables. La fille de la Maire elle-même s’était évaporé sans laisser la moindre trace. Chacun avait son avis sur la question, mais le mystère restait complet.

Malgré tout, la plupart des habitants avait participé aux activités de cette journée spéciale avec toutes la positivité possible et ce soir, la plupart d’entre eux était réuni pour clôturer celle-ci. Chacun s’était mis sur son trente et un pour la bonne cause, faisant honneur à cet évènement aimé de tous. La décoration était splendide. La grande de la famille Keller était méconnaissable à la lueur dorée des guirlandes, des pans de tissus fins décorant les murs alors qu’une immense suspension en eucalyptus habillait les hauteurs de la salle. De grandes tables hautes étaient installés çà et là, des serveurs se promenant dans les allées, plateaux remplis de flûtes pétillantes à la main, et un quatuor de cordes berçait la soirée de musiques modernes transformées en classique. Les musiciens se turent alors que la Maire allait prendre la parole.

- Bonsoir à tous, et merci d’être venu si nombreux pour célébrer le jour de la générosité et de la gentillesse.

Malgré l’assurance qu’elle tentait de transmettre, Solene Keller avait bien du mal à garder son attitude parfaite.

- C’est dans une atmosphère plus maussade qu’à l’accoutumé que je vous accueille ce soir pour notre vente de gâteau. L’argent récolté ce soir servira à la mise aux normes de nos anciens bâtiments du centre-ville et des quais, mais compte tenu des circonstances, un partie de cette somme ira aussi au bureau du shérif pour les remercier de leur investissement sans faille dans les recherches de ces derniers jours.

Sa gorge se noua et elle dût prendre une grande inspiration avant de terminer.

- Profitez de cette soirée, et régalez-vous. Habituée au grand discours, cette fois-ci elle décida de couper court. Sous les applaudissements rapides des habitants, elle descendit de l’estrade. La musique repris tandis qu’on installait les gâteaux sur les tables de vente. La soirée pouvait commencer.  

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le TC est ouvert à tous ! Vous pouvez répondre à la suite de ce message en sachant qu'il n'y a pas d'ordres spécifiques, et que vous n'êtes pas obligé d'attendre que tout le monde est posté pour répondre à nouveau. Favorisez les réponses "courtes" ou "moyennes". Sachez que Mother Nature risque d'intervenir une ou plusieurs fois lors de cette soirée pour pimenter un peu tout ça !

C'est la première fois que tu participes à ce genre d'évènement. Il faut dire qu'avec une famille de chasseur prendre du temps pour soit est compliqué. Tu es donc ravie de pouvoir en cette soirée, venir t'amuser un peu. Bon ok, tu surveilles quand même que rien d'anormale se passe. Les Johnson restent sur le qui vive. Mais au fond de toi, tu comptes bien profiter un peu.

Tu écoutes le discours de la maire. Tu perçois sa tristesse dans sa voix mais également sa peur. Il faut dire que sa fille fait partie des mystérieuses disparitions. Mystère dont évidemment tu essayes de résoudre. Te voilà donc toute guillerette, avançant pour voir les stands.

A cet instant, tu te sentais bien, apaisée. Aux oubliettes les soucis. Tu te ballades comme une humaine normale prête à croiser des connaissances, à bavarder. Tu es loin de te douter que ta première soirée sur l'île va changer de tournure....

Tu reviens de l'autre bout de la salle, deux grands verres de punch sans alcool dans les mains. Tu esquives les invités en faisant des sourires à toutes les personnes que tu reconnais, et ça fais beaucoup de monde. Tu adores la journée de la gentillesse. Comme pour beaucoup c'est l'une de tes fêtes favorites. Tu as participes chaque année à la matinée de bénévolat et fait tout ton possible pour être présente à la soirée. Tu souris à une jolie blonde inconnue que tu croises sur ta route. Tu ne sais pas qui elle est et sa présence te rappelle qu'il y a eu un tas d'arrivée en ville depuis ton départ pour la grande pomme et tu n'as pas vraiment pris le temps de te rattraper à ce niveau-là depuis ton retour, l'esprit bien trop occupé par tes "soucis".

Tu arrives à destination juste avant que la Maire ne commence son discours, et tu tends en silence le deuxième verre que tu tiens à Ciara en lui faisant un clin d'oeil. Elle était si belle dans sa tenue de soirée ! Toi, comme toujours, tu as opté pour une robe un peu folle avec ses grandes manches bouffantes et son decolleté carré.

Face à la dirigeante de votre île, tu écoutes sans bruit, ressentant la tristesse émanant d'elle et de ses mots. Comme tous les habitants de Fate Hill, tu es particulièrement touché par ces disparitions. D'autant que l'une de tes tantes, Tasha, a elle aussi disparu sans laissé de trace… T'as le coeur lourd quand elle termine son discours mais dans l'esprit de la journée, tu inspires profondément et tu affiches un grand sourire avant de te tourner vers ta soeur de coeur en levant ton verre pour trinquer.

- A cette soirée, et aux gâteaux.  

Ciara avait toujours aimé la journée de la gentillesse, depuis qu'elle était gamine. Mais cette année là n'avait définitivement pas la même saveur que les autres. Bien au contraire. Entre les problèmes auxquels elle faisait face avec sa magie, le retour de Desmond qui semblait lui en vouloir à mort, ses déboires sentimentaux avec Raven, et la disparition de sa tante, elle avait envie de se rouler en boule dans  son lit et de n'en ressortir qu'au printemps. Une petite hibernation en bonne et due forme. Mais non. Elle avait promis à Juliet qu'elle serait là, et elle ne pouvait pas décevoir sa soeur. Alors, bien à contrecœur, elle avait enfilé la robe satinée qu'elle avait acheté bien des mois auparavant, s'était au minimum apprêtée et avait rejoint la salle où se déroulerait le gala pour y retrouver la brune. Elle n'aurait pas d'autre choix que d'afficher un sourire fabriqué de toute pièce toute la soirée. Comme si tout allait bien. Comme si l'intégralité de sa vie n'était pas en train de partir en lambeau. Pour Juliet, elle pourrait bien faire cet effort.



Alors que la maire prenait place sur l'estrade, inquiétude et tristesse marquant son visage d'ordinaire jovial, @Juliet Niels lui mettait un verre de punch dans la main. Elle la remercia d'un sourire et en prit une gorgée, presque attristé que la mixture soit sans alcool. Elle ne buvait pas d'ordinaire, mais ce soir-là elle en aurait bien eu besoin. Elle sourit en retour à Juliet à son toast et but une autre gorgée de son verre quand son regard se posa sur la silhouette de @Desmond O'Brien à l'autre bout de la pièce. L'ignorance et le mépris dans le regard de celui qui était sa moitié lui tordit les entrailles, et la nausée se saisit d'elle. Elle n'en pouvait plus. Elle ne pouvait pas supporter cette mascarade plus longtemps.

La main posé sur le ventre, tentant de contenir le torrent de larmes qui menaçait de lui échapper, elle se dirigea prestement vers l'entrée de service, abandonnant une Juliet confuse derrière elle. A quelques mètres de l'issue de service, elle entra en collision avec une épaule musclée, releva la tête pour croiser un regard bleu perçant et de folles mèches blondes (@Raven Johnson) , mais n'arrêta pas sa course. Poussant la porte comme si sa vie en dépendait, elle fit irruption dehors, la porte se refermant derrière elle. Après réflexion, elle aurait peut-être dû s'abstenir de ne sortir vêtue que de sa mince robe satinée. Epaules et jambes à l'air, elle grelottait au bout de quelques secondes. Tant pis. Son échappée dans le froid glacial avait au moins eu le mérite de couper court à sa nausée. Adossée au mur adjacent à la porte, elle prenait de longues inspirations, tentant de calmer les battements fous de son cœur.

Tu n'as pas spécialement envie d'être là, ce genre de soirée, c'est pas tellement ton truc. Pourtant, t'es là, dehors, devant le bâtiment. T'es venue avec ta soeur, Anna, mais elle est déjà à l'intérieur. Elle était ravie d'être là, elle attendait cette soirée avec impatience. T'avais pas souvenir de l'avoir déjà vu vivre ce genre d'évènement. Après tout, vous restiez très rarement assez longtemps au même endroit pour être invité à des soirées caritatives. Prétextant un appel urgent, tu la laissas entrer seul dans la soirée quasi mondaine.

T'avais pas vraiment envie d'entrer, le courage te manquait. Tu savais qu'elle serait là, que tu devais faire comme si elle n'était personne, si tu ne la connaissais pas. Comme si elle ne faisait pas chavirer ton être tout entier. En serais-tu capable ? Jouer les indifférents ? Eviter son regard ? Tu n'en étais pas sûr et c'était ce qui te retenait ici. Dehors. Tes parents n'étaient pas encore là, ils viendraient plus tard, mais Anna était très maligne et elle te connaissait par coeur, elle remarquerait tout de suite si tu faisais un faux pas. Tu n'avais pas le choix, de toute manière. La rousse allait certainement t'ignorer elle aussi.

Tu expires, te redresses, prend ton courage à deux mains mais au lieu de passer par la grande porte comme tout un chacun, tu décides de faire le tour de la bâtisse pour trouver une autre entrée, une plus discrète. Tu tires sur ta veste de smoking noir. T'as pas l'habitude de ce genre de tenue, t'es plus jean et tee-shirt que pantalon à pince et chemise, mais visiblement, c'était important dans ce genre d'évènement alors... Tu poussas la porte et entra lentement quand une tornade de feu te percuta.

Pas besoin d'une seconde pour la reconnaître, ces cheveux roux, son odeur, et le vert profond de ses yeux. Mais elle fui dehors et de nouveau, tu te tiens là, debout, sans savoir quoi faire. Bordel, t'aimes pas ce que tu as vu dans ce regard, t'aimes pas ça du tout. Tu balayes la salle des yeux, repère Anna à l'autre bout. Elle ne semble pas t'avoir vu encore. Dans ton esprit, tout va vite. Tu grognes avant de te détourner et retourner à l'extérieur.

Ciara est là, contre le mur, gelée dans l'air glacial de février, mais elle est merveilleuse. Ses cheveux coiffés tombe autour de son visage et de ses épaules, sa robe complimente sa silhouette... tu dois calmer ton coeur qui accélère à sa vue. Tu retires ta veste et viens la poser doucement sur ses épaules.
- Qu'est ce qui ne va pas ?

Tu t'appuies à côté d'elle, l'observant avec douceur. Vous êtes au calme, loin des regards curieux des habitants.

Tu remarques l’ombre qui passe dans les yeux de ta « sœur ». Tu fronces les sourcils et tourne la tête pour découvrir la source de ce malaise. Tu remarques alors Desmond à l’autre bout de la pièce, son cuir, ses cheveux rebelles et ses yeux et malgré toi, ton être frissonne. Il te sourit, poliment, marquant bien la distance entre vous et tu fais de même mais quand tu te détournes pour reconcentrer ton attention sur Ciara, elle a disparu.

Paniquée tu la cherche du regard et la trouve juste avant qu’elle ne disparaisse par la porte de service. Tu savais que ce n’était pas vraiment l’entente parfaite entre les jumeaux ces derniers temps, même si Des n’en parlait jamais lors de vos « rendez-vous ». Tu adresses au brun un regard interrogateur mais tu restes à distance de lui, comme toujours.

T’es nulle dans ce genre de situation, tu ne sais pas quoi faire. Est-ce que tu dois tenter d’en discuter avec Desmond, ou valait-il mieux que tu suives Ciara pour la soutenir autant que possible ? Là, au milieu de tous les habitants de l’île, des personnes de ta famille, de tes connaissances, tu hésites un instant. Des ne parlait jamais de ses soucis, et tu ne lui posait pas non plus vraiment de questions, toujours concentré pour trouver tes réponses à toi, celle sur toi. Ciara, elle, se confiait bien plus à toi mais tu n’avais jamais pu avoir les raisons de cette animosité qui semblait s’être installé entre eux. Quand tu étais dans la ville qui ne dort jamais, tu ne t’étais pas rendu compte que leur relation était aussi assombri.

Ciara n’était pas dans son assiette ces derniers temps alors ça ne faisait que rajouter une couche de soucis supplémentaire. Tu terminas ton verre de mélange pêche, citron bien trop sucré avant de le déposer sur un plateau et prendre deux flutes de champagne passant sous ton nez. Finalement, vous auriez peut-être besoin d’un peu plus que du punch d’enfant ce soir. Et après un regard en direction du brun, tu entrepris de traverser la salle en direction de la sortie de service.

Sans surprise, la porte ne resta pas fermée bien longtemps alors que le blond s'engouffrait à sa suite dans l'air froid de cette soirée. Son odeur et sa présence rassurante l'enveloppèrent instantanément tandis qu'il déposait sa veste de costume sur ses frêles épaules, atténuant les frissons qui la secouaient. La rousse leva vers lui des yeux remplis d'un chagrin incommensurable en hochant la tête de gauche à droite, des mèches de cheveux se détachant de la pince qui les retenaient.

- Tout. murmura-t-elle pour simple réponse. Comment tout peut partir en vrille en même temps comme ça ?

Les larmes qu'elle retenait se frayèrent un chemin à travers ses cils et le long de ses joues, s'écrasant sur le sol bétonné. Elle les essuya d'un revers sec de la main, mais elles ne semblaient pas se tarir. En présence du blond, son corps tout entier avait une fâcheuse tendance à se relâcher et laisser sortir toutes ses émotions. Il y avait une raison, bien sûr, elle se savait en sécurité avec lui et n'avait pas besoin de lui cacher quoique ce soit. Bien que ça l'agace fortement de pleurer à tous bouts de champ, c'était rafraîchissant de pouvoir être totalement transparente.

Les yeux bleus du chasseur fixés dans les siens parlaient beaucoup, bien plus que les mots qu'il pouvait prononcer, plus qu'il n'en avait jamais dit à vrai dire. "Et puis merde" pensa-t-elle. Elle avait besoin de réconfort. Et si, l'un comme l'autre, étaient pour l'instant restés à peu près maîtres de leurs émotions, ce soir ce n'était pas dans les cordes de la jolie rousse. Elle ne savait pas si le blond allait lui rendre son affection, mais peu importait. Sans y réfléchir plus longtemps, elle se blottit dans les bras du chasseur, la joue posée contre son torse, les larmes coulant toujours sur ses joues. Enveloppée dans la chaleur de cette étreinte qu'elle avait tant désirée, elle aurait pu rester ainsi durant des heures. C'était sans compter le bruit de la porte s'ouvrant à nouveau.

À la vue de sa sœur de cœur, coupes de champagne en main, Ciara se décolla légèrement du blond, essuyant à nouveau les larmes qui, cette fois-ci, daignèrent s'arrêter.

- Ju. prononça-t-elle simplement, son regard oscillant entre la brune et le chasseur.

Elle n'eut pas plus le temps de réagir, ni de savoir comment réagir en soit, que la porte s'ouvrait de nouveau à la volée, manquant de percuter Juliet. La silhouette tant redoutée de son jumeau de découpa dans l'encadrement, sa saloperie de cigarette au coin des lèvres. Un frisson remonta le long de son échine alors qu'elle lâchait complètement le chasseur en reculant d'un pas.  C'était bien sa veine. Des l'évitait comme la peste depuis son retour en ville et il avait choisit ce soir-là pour décider de lui adresser enfin la parole. Une grande part d'elle était soulagée que son jumeau fasse un pas vers elle, aussi petit soit-il, mais l'autre part d'elle, celle qu'elle enfouissait et refusait de reconnaître, cette part-ci avait une peur bleue des réactions que son frère pouvait avoir. Elle savait qu'elle ne pouvait pas garder beaucoup plus longtemps pour elle les raisons de ce qu'il pensait être une trahison. Rien n'avait été de son ressort. Elle n'avait pas choisi de l'évincer de la magie qui coulait dans leurs veines. Elle n'était qu'une victime de plus de l'égoïsme de leur mère. Pourtant, elle n'avait jamais osé dire cela à Desmond. Il les haïssait, elle et leur mère, pour ce qu'elles lui avaient fait subir et ce qu'il avait perdu par leur faute. Il la haïssait, et elle le comprenait. Ça lui brisait le cœur, plus que tout, mais elle le comprenait.

La rousse jeta une dernière œillade éperdue vers Raven et hocha la tête, suivant son frère un peu à l'écart, resserrant les pans de la veste du chasseur autour de son corps transi de froid. Leurs regards emmêlés, au moins autant que leurs sentiments l'un pour l'autre, elle laissait à sa moitié le soin d'entamer cette discussion qui aurait le pouvoir de les rapprocher ou de les séparer à jamais.

Les larmes coulèrent sur les joues de Ciara et tu n’avais qu’une envie, la prendre dans tes bras. Mais était-ce réellement ce dont elle avait besoin ? ou envie. Sa voix brisée résonna dans tout ton être et tu dû lutter contre toi-même pour ne pas l’attirer à toi. Tu te contentas de glisser tes doigts sur sa joue pour essuyer du pouce la larme qui courait sur sa peau.

- C’est juste un passage, il faut prendre un problème à la fois. Tu parlais doucement, comme un murmure, comme si tu craignais qu’on puisse t’entendre. Mais vous étiez seuls ici, juste vous deux, comme toujours. Tu lui adressas un sourire compatissant.

- Tu veux en parler ?

Ce n’était pas toujours évident de parler de ses soucis, et le faire avec toi qu’elle était supposée fuir n’était pas forcément une chose très logique, pourtant, l’oreille d’une personne extérieure peut parfois apporter un nouvel angle de vue. Elle ne répondit pas à cette question, mais elle vint se blottir contre toi et tout ton corps se réchauffa à ce contact. Tu posas ta tête sur la sienne et enroula tes bras autour de son corps, caressant son bras de ton pouce à travers la veste noir que tu avais posé sur elle.  Cette sensation d’apaisement, le rythme de ton cœur ralentissant à son contact, le calme, le silence, la douceur. Elle contre toi, tout ce que tu désirais depuis des jours. Dans un soupir d’aise, tu déposas tes lèvres sur le sommet de sa tête, prêt à prendre à nouveau la parole quand la porte s’ouvrit en grinçant. Tu levas les yeux vers une petite brune. Tu l’avais déjà aperçu entrant dans la boutique ces derniers jours quand tu passais non loin de l’herboristerie. Ciara recula et le froid s’engouffra entre leurs deux corps. Tu retiras tes bras et alla mettre tes mains dans tes poches, évident de croiser à nouveau le regard surpris et interrogateur de la brune.

Tout de suite derrière, quelqu’un d’autre passa la porte. Un homme que tu n’avais jamais vu, cigarette au coin de lèvres, dégageant une énergie qui te plaisait pas réellement. Tu fronças les sourcils quand celui-ci demanda à parler à Ciara en privé. Était-ce lui l’origine des larmes de la rousse ? Qui était-il ? Quelque chose en toi se déverrouilla et ton instinct se mis en marche. Tu suivis la jeune o’brien du regard alors qu’elle s’éloignait, prêt à agir s’il le fallait.

Tu aurais pu rentrer, rejoindre ta sœur, mais tu étais incapable de laisser Ciara. Alors tu appuyas ton dos contre le mur où la rousse était un peu plus tôt, gardant le duo à l’œil.

- Juliette, c’est ça ? dis-tu sans même regarder la brune. Tu savais beaucoup de choses sur Ciara et son entourage. Tu avais mené ta petite enquête.

Ton regard passa de Ciara au blond plusieurs fois, sans que tu ne puisses cacher la surprise dans tes prunelles. Elle t’avait bien parlé d’un mec qu’elle avait rencontré mais qu’elle ne pouvait pas avoir. C’était lui ?  Tu ne l’avais jamais vu, il devait être nouveau. Qui était-il ? De le voir là réveilla en toi une curiosité sans borne et tu avais un milliard de questions à poser pour t’assurer qu’il soit une bonne personne pour ta sœur. Tu levas le menton, et si elle ne pouvait pas l’avoir, qu’est-ce qu’elle faisait dans ses bras ? Instinct de protection enclenché, tu t’apprêtais à parler quand la porte s’ouvrit d’un seul coup derrière toi.

Tu te décala d’un pas et te retourna pour voir qui t’avais suivi quand ton regard rencontra à nouveau le bleu grisé qui te faisait bien trop d’effet. Pourtant, tu le fusillas du regard. Il était la cause de ce départ et des larmes que tu pouvais voir sur le visage de la personne qui t’était le plus cher. Que venait-il faire ? Mais bordel qu’est-ce qu’il se passait en ce moment ? Etais-tu tellement aveuglé par tes propres soucis que tu n’avais pas pris une seconde pour voir tout ça ? Ce blond-là qui enlaçait Ciara ? Les soucis visiblement bien ancrés entre Des et sa jumelle ? Tu avais du retard mais tu comptais bien tirer tout ça au clair et vite.

Tu soupiras quand Ciara s’éloigna avec Desmond, tu allais devoir attendre pour en savoir plus. Ton attention pu alors se retourner vers le blond. Au moins une chose que tu pouvais tenter de tirer au clair. Tu lui tendis une des deux coupes de champagne qu’il pris sans se faire prier. Tu déposas le tienne sur le muret qui jouxtait le bâtiment et te hissa sur celui-ci pour t’assoir sagement. Il faisait un froid de canard, mais tu ne comptais pas rentrer sans avoir plus d’informations.

- Oui, c’est ça. Et toi tu es ? Je ne t’ai jamais vu en ville. Et je ne crois pas que Ciara m’ait déjà parlé de toi. Tu parlais au blond tout en gardant un œil sur les jumeaux à quelques pas de vous.

Consciente de marcher sur des œufs, ou du charbon ardent à bien y réfléchir, la rousse ne savait pas quoi dire, ni faire, effarée à l'idée de prendre son jumeau à rebrousse poil et de le perdre à jamais. L'un en face de l'autre, plus proches qu'ils ne l'avaient été depuis une éternité, ils étaient pourtant si éloignés. Les yeux émeraude de la sorcière suivirent la main de sa moitié jusqu'à son cuir, d'où il en tira une chaînette qu'elle ne connaissait que trop bien. Son cœur se serra à la pensée de Tasha et la nausée lui revint. Les mots de son jumeau, plus que le pendentif qui gisait maintenant au creux de sa main, achevèrent de creuser un trou béant dans sa poitrine. Si elle et Juliet avaient toujours été proches, Desmond faisait partie d'elle. A eux deux, ils formaient un tout. Une entité qu'elle ne supportait pas d'avoir perdu. Rappelée parfois à son souvenir en pleine nuit, elle se réveillait, les joues noyées de larmes et le cœur meurtri de l'absence de celui qui représentait tout son monde depuis sa naissance. Dans un murmure, sa voix incapable de plus d'intensité, elle lui adressa un simple remerciement, s'apprêtant déjà à le voir s'effacer dans la nuit, sans lui accorder même le plus insignifiant des regards.

Pourtant, contre toute attente, il restait là, à la regarder, comme attendant qu'à son tour elle fasse un pas vers lui. Qu'elle s'explique. Qu'elle prenne enfin la peine d'assumer la trahison que sa mère et elle lui avaient fait subir. Elle jeta un regard en direction de Raven, tout absorbé qu'il était dans sa conversation avec Juliet, il ne la quittait pourtant pas du regard. Et dans celui-ci, elle puisa la force de faire face à sa moitié. Elle plongea ses yeux émeraudes dans ceux de son jumeau et se mit à parler. Tous les mots qu'elle avait enfouie au fond d'elle pendant des années, par peur, par honte, par rancune envers leur mère, tous franchirent la barrière de ses lèvres, dans un souffle.

- Si tu savais comme je suis désolée. Je ne te demande rien Des, je ne te demande pas de me pardonner. Ni moi, ni elle. Je veux juste que tu saches que je n'ai jamais voulu te mentir. Je n'ai jamais voulu te cacher quoi que ce soit. Maman a fait placer un sortilège sur moi quand j'étais gamine, je ne pouvais pas mentionner la magie à qui que ce soit. Pas à toi, pas à Juliet. A personne.

Après une brève pause et un regard en direction de Juliet, toujours dans l'ignorance, elle poursuivit.

- Lorsque nous avons subi la fusion, le sortilège s'est estompé avec le temps. Mais tu es parti, si plein de haine et de rancœur envers nous, envers moi. J'avais tellement honte de t'avoir menti pendant toutes ses années que je ne savais pas comment te le dire.

Les larmes qui avaient coulé sur ses joues plus tôt s'étaient taries, pourtant son visage reflétait une tristesse immense. Blesser son jumeau était une chose qu'elle ne se pardonnerait jamais, peu importe comment leur relation évolueraient suite à sa confession. Au fur et à mesure de ses paroles, pourtant bien lourdes, elle s'était sentie s'alléger. Le poids du chagrin et du deuil de leur gémellité fusionnelle étaient toujours là, mais celui du mensonge et des cachotterie s'était envolée.

- Je suis vraiment désolée Des, sur ça tu peux me croire. ajouta-t-elle finalement.

Elle hésita à se saisir de sa main pour la serrer dans la sienne mais décida de s'abstenir. Ses iris lâchèrent ceux, perçants et froids, de son jumeau et elle se détourna. D'un pas presque vacillant sous le contrecoup de la claque émotionnelle qu'elle venait de se prendre, elle ôta la veste de Raven et la lui tendit en silence, le visage dépourvu de toute émotion, incapable de ressentir quoique ce soit d'autre que le vide immense qui avait fait place dans son coeur. Elle se tourna vers Juliet et glissa, dans un souffle :

- Je vais rentrer Ju, je suis désolée.

Sous les regards reflétant diverses émotions des trois personnes qui étaient les plus proche d'elle, elle tira la porte et entra dans la salle bondée, direction le vestiaire pour récupérer son manteau. Complètement anesthésiée, ne faisant fi d'aucun des visages familiers ou inconnus qu'elle croisait, elle se faufilait entre les groupes joyeux, riants, verres en mains. Son monde à elle s'était écroulé, et elle n'en pouvait plus. Pour l'instant elle ne voulait plus qu'une chose : aller se coucher et ne pas se réveiller  avant que son monde n'ait repris un minimum de sens.

- C’est qui ? Demandes-tu à la brune tandis que tu observes l’échange de loin.
- Son jumeau, Desmond.

Tu ne les quittes pas des yeux et t’as le cœur qui tape fort dans la poitrine. D’autant plus quand tu vois les larmes couler sur ces joues. Tu n’en peux plus de voir des larmes sur ces joues. Toi tu veux un sourire qui éclaire son visage. Tu glisses tes doigts dans le col de ta chemise et en sort la petit pendentif doré que tu te met à serrer entre tes doigts, comme si de cette manière, tu gardais un contact avec elle.

Quand elle revient vers vous, tu fais un pas à sa rencontre mais elle ne fit que te rendre ta veste avant de s’excuser envers sa sœur et fuir à l’intérieur du bâtiment. Tu soupires, putain, tu ne peux rien faire pour l’aider et ça te rend dingue. Visiblement, elle a plus besoin de temps et d’être seule que de toi dans ses pattes. Son frère s’approche, dépose sa veste sur les épaules de Juliet, avant de suivre la rousse à l’intérieur. Tu ne le connais pas, et quand Ciara t’avais parlé de son jumeau, tu pensais l’apprécier bien plus que cela. Les circonstances ne jouaient clairement pas en sa faveur. Tu soupires, remets ta veste avant de remercier la brune pour le champagne, et à ton tour tu rentres dans la salle.

Tu balayes la foule du regard. Tu aperçois Ciara et Desmond à gauche, prêt du vestiaire, il l’enlace. Tu fais une grimace entre le sourire et l’inquiétude, puis tu te mets à chercher la petite tête blonde de ta cadette (@Anna Johnson). Une fois repérée, tu la rejoins d’un pas rapide.

- Qu’est-ce que j’ai manqué ? Demandes-tu à la belle avant d’attraper une coupe de champagne au vol sur un plateau.

- C’est qui ? Sa voix est froide et pleine de curiosité. Tu tournes ton visage vers le blond en plissant les yeux comme pour l’examiner de plus près.
- Son jumeau, Desmond.

Tu portes la flute de champagne à tes lèvres pour en boire une longue gorgée. T’étais pas vraiment le genre à boire de l’alcool mais cette fête ne semblait pas prendre le tournant que tu espérais. Tu rêvais d’une soirée, Ciara et toi, comme avant, loin de ce qui vous tracassait l’une l’autre. Tu observais la scène, le cœur lourd, culpabilisant de ne pas avoir été là pour eux. Particulièrement pour elle. Des et toi c’était différent, compliqué, tu ne savais pas tellement quoi ressentir ou penser à son égard, et ça faisait justement parti des sujets auxquelles tu voulais éviter de penser.

Quand Ciara revint vers vous, tu redescendis du mur prête à la suivre à l’intérieur, mais elle s’excusa avant de partir comme une brise glacée. Ton cœur se serre. Tu n’as pas le temps de la suivre que Des arrive à ta hauteur. Focalisée sur la rousse, tu ne fais pas attention à lui jusqu’à ce qu’il pose son cuir sur tes épaules. Tu frissonnes à ce contact inattendu avant de lever les yeux vers lui. Il est ailleurs, son regard assombri, tu as tout juste le temps de murmurer un merci qu’il file déjà à la poursuite de son double.

Qu’est ce que c’est que ce bordel ? Tu fermes les yeux une seconde avant de terminer le doux breuvage alcoolisé d’une traite. Le blond te remercie pour le verre et tu lui adresse un sourire entendu avant de remarquer le pendentif brillant autour de son cou. C’est celui de Ciara. Visiblement, il y a un véritable lien entre eux. Il s’éclipse à son tour. Tu pousses un long soupir, basculant la tête en arrière, les yeux clos. Bordel, tu étais totalement à côté de la plaque. A trop penser à toi et tes petits soucis, tu avais négligé les autres, et ça ne te ressemblait pas du tout. Après quelques rapides respirations, tu glissas tes bras dans les manches de cette veste trop grande et tu entras à tout tour dans la bâtisse. Tu déposes la coupe vide sur un plateau et traverse la pièce rapidement pour rejoindre les jumeaux. Ils s’enlacent, c’est plutôt bon signe.

- Je rentre avec toi. Tu attrapes sa main et la serre entre tes doigts pour lui montrer que tu es là. Là pour elle, encore et toujours.

La soirée battait son plein. Les invités discutaient ensemble, flutes de champagne à la main, les gâteaux installés sur les grandes tables se vendaient comme des petits pains. Les musiciens animaient la soirée, tout se passait parfaitement comme prévu. La Maire était en grande discussion avec le shérif de la ville, le visage sombre. Elle avait bien du mal à garder de l’espoir dans toute cette situation. Les policiers et bénévoles avaient ratissés toute l’île. L’équipage de l’océan avaient même fouillé tous les fonds marins autour de l’étoile, mais rien. Pas la moindre trace des trois disparus. Ils le savaient, plus le temps passaient et plus les chances de les retrouver en vie s’amenuisaient.

Une nouvelle musique commença, une version à cordes classiques d’un tube récent, ne couvrant pas le brouhaha des conversations. Tout se passait comme prévu, jusqu’à ce que la grande porte s’ouvre en grand et que des premiers hoquets de surprises résonnent dans la salle.

Marchant d’un pas mal assurée, le regard dans le vague, elle entra. Les invités s’écartèrent sur son passage, les regards s’arrondirent. Elle voulu parler, mais aucun son ne sorti de sa gorge. Ses cheveux étaient en bataille, ses vêtements couvert de terre, ses mains salis comme si elle avait lutté. Sous la surprise générale, Lola, fille de la Maire, disparue depuis des semaines, s’effondra sur le sol. Ses cheveux glissèrent sur le côté, dévoila dans sa nuque un tatouage étrange, une marque qu’elle n’avait pas jusque ici, mélange de lignes droites qui ressemblaient à une sorte de rune. Le silence tomba sur la salle.


@Anna Johnson @Juliet Niels @Ciara O'Brien @Desmond O'Brien @Raven Johnson

Tu ne connais pas grand monde à cette soirée et tu t'en fiches. Tu comptes profiter pour écouter la musique, danser, boire plus qu'il n'en faut. Bref lâcher un peu prise même si tu es toute seule, enfin presque. Ta famille ne devrais plus tarder. D'ailleurs tu te demandes ce que fait Raven, car vous êtes arriver ensemble. Tu étais cependant entrée la première. Tu te retournes vers la porte principale mais pas de Raven en vue. Tu aperçois ensuite une rouquine qui ne passe pas loin de toi pour se précipiter vers la porte de service. Elle est ensuite suivie par une jeune femme brune puis un garçon. Il avait attiré ton attention de par son comportement de badboy. Tu en souris, puis tu finis par aller prendre un verre. Les gens autour de toi semblent contents, chacun oublie les soucis de l'extérieur le temps de une soirée. Et c'est une bonne chose selon toi. Après plusieurs minutes seule, ton frère aîné te rejoins enfin. Il semble tracassé. Tu le connais très bien mais tu ne veux pas l'embêter et tu fais mines de rien remarquer.

- Oh pas grand chose mise à part de chouettes musiques, des toasts et gâteaux de folie.

Tu le regardes de nouveau et tu rajoutes.

- Tu as l'air coincé dans ce costume. Dérides-toi et amus...

Tu te coupes dans ton élan de taquinerie car la porte de la salle s'ouvre en grand, laissant passer un courant d'air froid dans toute la salle. Ton regard se porte sur la jeune femme qui venait d'entrer. Elle semblait dans un piteux état et tu compris à cet instant qu'il s'agissait d'une des disparues et vu son âge tu en conclu à la fille du maire. Surtout que celle-ci dans un effroi, se mis à crier. La jeune femme s'effondra devant toi et par un réflexe tu essayas de la retenir pour ne pas qu'elle se fasse mal et tu l'allongea par terre. Elle semblait fiévreuse et épuisée. Mais que lui est-il arrivé. Tu regardes alors ton frère ( @Raven Johnson ) puis tu regardas tous les visages autour de toi en mode "je suspecte tout le moonde". C'est ton côté chasseuse pas très sociable qui prend le dessus. D'autres personnes venaient au secours de la jeune fille. Donc tu te relavas pour laisser la place à plus compétent que toi et tu t'approcha de Raven.

- Tu as remarqué la rune dans son cou? A-t-on avis ça vient de quoi?

La voix de Desmond comme un écho derrière elle, elle ne s'arrêta pas. Elle n'était même pas certaine de l'avoir vraiment entendu. Tous ses sens apathiques, son cœur en lambeaux et son esprit embrouillé. Elle ne savait même plus ce qu'elle faisait là. Alors qu'elle approchait du vestiaire, la main se referma sur son bras et elle se retrouva attirer dans une étreinte qu'elle ne connaissait que trop bien. Le monde se fit plus clair autour d'elle alors que l'odeur si familière, pourtant maintenant tintée de nicotine froide, de Desmond l'enveloppait de toute part. Si elle n'avait pas été emprisonnée par la poigne de fer de son double, elle se serait écrasée au sol tant ses jambes ne la tenaient plus. A sa voix douce, qu'elle n'avait plus entendue depuis si longtemps, les larmes se remirent à couler sur ses joues. La rousse enserra le corps de son jumeau comme si sa vie en dépendait, murmurant encore et toujours à quel point elle était désolée de ce qu'il avait subi par sa faute. Pour cela, elle ne se pardonnerait jamais. Leur mère n'était pas la seule fautive, elle avait sa part de responsabilité dans cette débâcle et dans ce que son frère avait vécu à cause d'elle. La voix de Juliet parvint à ses oreilles et elle se décolla du corps de sa moitié, essuyant son visage trempé de larmes. Elle remarqua le cuir de Desmond noyant la minuscule silhouette de la brune et, si son sourcil s'arqua devant ce spectacle inattendu, elle ne dit rien. Hochant négativement la tête, elle sourit d'un air qu'elle voulait rassurant en s'adressant à elle.

- Non Ju, reste ici, je sais à quel point tu aimes cette fête. Ca va aller, j'ai juste besoin de...

Elle s'apprêtait à continuer sa phrase lorsqu'un courant d'air glacé lui parcourut l'échine. Et celui-ci n'avait rien à voir avec sa tenue légère ou le froid de cette soirée de février. Soudain alerte, elle tourna la tête, à la recherche de ce qui avait perturbé l'équilibre des énergies dans la salle. Elle jeta une œillade inquiète à son double, cherchant du regard s'il avait perçu ce qu'elle ressentait. Le mal qui s'était infiltré entre ces murs.

- Il y a un truc qui cloche. fut la seule chose qu'elle ait eu le temps de dire avant que la porte principale ne s'ouvre pour laisser passer une femme qu'elle peina à reconnaître.

Pourtant c'était bien elle. Lola. La fille de la maire, disparue depuis des semaines. Elle dégageait une énergie qui déplaisait profondément à la jeune sorcière. Avec un air inquiet, son regard parcourut la salle, à la recherche de Raven, qu'elle trouva non loin d'elle. A ses côtés se tenait une jolie blonde qu'elle n'avait jamais vu auparavant. Un coin de son cerveau ne put empêcher la pointe de jalousie qu'elle ressentit en constatant leur proximité physique, même si sa raison lui soufflait qu'il devait très certainement s'agir de sa soeur. Elle l'espérait du moins, le souvenir de son corps contre le sien encore brûlant dans son esprit. Suivant le regard de la blonde, elle remarqua à son tour l'enchevêtrement de lignes qui ornait maintenant sa nuque et un nouveau frisson la parcourut. Cela n'annonçait rien de bon, elle en était certaine. Elle chercha à nouveau le regard du chasseur et hocha légèrement la tête de haut en bas, comme pour lui signifier qu'il y avait définitivement quelque chose de surnaturel, et de maléfique, à l'œuvre ici. Rien que d'y penser, elle en avait la chaire de poule.

:copyright: moonlight

Les prunelles de son jumeau reflétant le même malaise que les siennes, la rousse savait que quelque chose ne tournait pas rond. Elle le sentait au fond de ses tripes. Ce goût acre sur sa langue, comme un avertissement de Mère Nature elle-même. Avant qu'elle ne puisse réagir, @Desmond O'Brien s'était frayé un chemin jusqu'à la disparue puis était revenu jusqu'à elles, déblatérant à une vitesse si hallucinante qu'elle peinait à suivre ses paroles. À en croire le regard de @Juliet Niels, elle n'avait pas l'air de comprendre beaucoup plus qu'elle.

- Des. l'interpella-t-elle dans un souffle, tentant vainement d'arrêter le flot ininterrompu de ses paroles. Des !

Elle n'était aucunement surprise des connaissances que son jumeau semblait avoir dans le domaine. Derrière ses airs de rebelle revêche, Desmond avait toujours été un garçon brillant, pour peu que le sujet l'intéresse. Rien que pour cette seule raison, la fusion avait probablement eu tort de choisir de lui octroyer leur magie à elle. Mais sans aucune réponse pour elle cependant, il avait déclaré avoir besoin d'un verre et c'était fondu dans la foule. La bouche encore ouverte, ébahie devant ce regain d'énergie de la part de ce double, elle tentait de faire le tri dans les informations qu'il avait jeté à la volée. Finalement, et devant son incapacité évidente à démêler le torrent de noms et de significations qu'elle avait reçu, elle se lança à sa poursuite sans même regarder si Juliet lui avait emboîté le pas, bousculant à nouveau @Raven Johnson au passage. Décidément, elle en avait contre son épaule ce soir-là. Agrippant deux verres de liquide ambré sur le plateau d'un serveur ahuri, elle emboîta le pas à son jumeau et lui fourra le verre en main. Elle prit une gorgée de sa propre boisson, le whisky pur lui brûlant le gosier, et plongea des yeux inquisiteurs dans ceux de son double.

- Tu y connais visiblement un rayon sur tout ce merdier, je vais avoir besoin de ton aide. Il faut tirer cette histoire au clair.

Jetant un regard dans la foule à la volée, elle croisa les yeux océans de Raven mais ne s'y arrêta pas, se stoppant finalement sur le visage méprisant de leur mère, de l'autre côté de la salle, proche de la maire et de sa fille. Elle retourna enfin les yeux vers Desmond et ajouta dans un souffle, un sourire aux lèvres, sachant que cela ferait mouche.

- Maman va détester qu'on travaille ensemble.

:copyright: moonlight

Tu souris à ta sœur tandis qu’elle te taquine. Tu dois te sortir Ciara de la tête et vite avant que ta cadette ne se pose réellement des questions. Tu vois l’expression sur le visage d’Anna avant d’entendre les cris de détresse et sentir le frisson de la foule.

Tu mis du temps à réagir. Ton premier réflexe, tandis que Anna aidait la jeune femme, fut de lancer un regard en direction de la rousse que tu avais dans la peau. Elle semblait aussi surprise que tous puis perplexe en découvrant la rune dans sa nuque. Anna cherche ton regard et tu t’accroupis près de la jeune femme pour prendre son pouls. La jeune brune lutte pour garder conscience. Elle dit quelques mots mais rien de compréhensible.

- hun bringer døden. Dit-elle dans un murmure, le souffle court, avant de sombrer.

La foule entourant la jeune femme, tu attrapas Anna par la main pour reculer un peu et ne pas trop se faire remarquer.

- J’ai vu. Ça ressemble à un ancien symbole nordique, mais j’en sais pas plus. Dis-tu en sortant ton portable de ta poche. Tu ouvres les notes et trace avec ton doigt la rune grossièrement afin de pouvoir faire des recherches approfondis.

- Je crois qu’elle a essayé de dire quelque chose, mais je n’ai pas compris, ce n’était pas de l’anglais.

Tu tentes d’effectuer une recherche rapide sur internet concernant la rune quand tu remarques Desmond qui part en direction de l’autre bout de la pièce, suivit de près par Ciara, qui une nouvelle fois vient percuter doucement ton épaule. T’as envie de la suivre, de parler de ça avec elle, savoir ce qu’elle en pense, ce qu’elle sait. Mais tu ne peux pas. Pas sous le regard de ta cadette.

- Il y a un truc qui cloche.
Le visage de Ciara a changé, tu lâches sa main, un long frisson descendit le long de ta colonne vertébrale alors que la peur te saisit. Parlait-elle de toi ? Avait-elle senti la différence en toi ? L’air bloque dans ta gorge alors que tu lances un regard vers Desmond, paniquée. C’est à ce moment là que la porte s’ouvre dans un claquement laissant apparaître Lola, la fille de la Maire, que tu as bien du mal à reconnaître. Alors qu’une part de toi est soulagée que Ciara n’ait pas percé ton secret à jour, l’autre part de ton être est totalement choqué par l’état de la jeune femme alors qu’elle s’effondre dans les bras de la blonde au côté de Raven.

Le temps s’arrête, tu ne sais pas quoi penser, tu ne sais pas quoi faire. Tu restes là, à côté de ta sœur, le regard rivé sur Lola tandis qu’elle semble perdre conscience. La foule s’approche d’elle, par curiosité ou par solidarité, tu n’en sais rien, mais toi, tu restes à distance, observant la scène. Desmond revient et se lance dans sa tirade. Tu ne comprends rien, en réalité, tu n’écoutes pas vraiment, peinant à reprendre contact avec la réalité. Qu’est ce que c’était que ce bordel ? Les disparitions, son retour dans un état horrifique, ce tatouage dans sa nuque… Ciara l’avait senti approché ? Ca aussi c’était étrange. Tu secoues la tête et reviens à l’instant présent au moment où le brun s’éclipse à travers la foule, rapidement suivit par la rousse.

Tu mis quelques secondes à te décrocher de la scène avant de suivre les O’Brien à l’autre bout de la salle. Tu vois Ciara prendre deux verres. Pour toi pas d’alcool, plus pour ce soir, tu as la sensation que tu vas avoir besoin de toute ta tête pour comprendre ce qui se passe.

- Ok, c’est quoi ce bordel ? Lances-tu en t’approchant de la table. Pourquoi est-ce qu’il avait l’air si clair, si prêt à affronter « tu ne sais pas quoi » comme les héros d’une quête mystique. Tu sais que Des est plongé dans les mythes et légendes ces derniers temps. Pour cause, vous partagé des sessions de recherches secrètes ensemble dans le but de découvrir qui tu es et d’où te viennent ces « capacités » mais ton petit doigt te dit qu’il en sait plus qu’il ne veut bien le dire. La preuve étant son monologue de tantôt.

- Vous avez l’air d’en savoir plus que moi là. Dis-tu en fronçant les sourcils.